M. était une figure du carré Marigny à l’époque où les privées et les internes Télécom étaient les perles rares de la collection.

Il avait commencé très tôt à amasser des cartes puis a les revendre et avait ensuite fédéré un réseau de « ramasseurs » qui le fournissaient. Il avait monté un vrai business en partant de rien et était connu de tous les gros collectionneurs et des marchands.

M. distillait des pièces uniques avec le sens des affaires quand il vendait aux marchands mais il faisait aussi des très bons prix aux collectionneurs amateurs qu’il aimait bien. Si on voulait s’offrir une très belle pièce, c’est lui qu’il fallait aller voir et les tractations amicales se faisaient souvent au café de la rue de Ponthieu.

Il était quasi inséparable de son collègue R., personnage toujours affable et d’une gentillesse constante. Lorsqu’on voyait l’un, l’autre n’était pas loin. Ils se déplaçaient parfois tous deux en province sur les grosses bourses aux collections ou les ventes aux enchères.

Mais son truc à lui, c’était de collectionner les « Pascals » (billets de 500 Francs) dont le numéro de série commençait par la lettre Z.

Ca donne une idée de l’argent que brassait la collection de télécartes à l’époque !

M. n’est plus de ce monde, mais il a du prendre avec lui quelques précurseurs en partant pour se payer un verre au paradis 🙂