Télépuce

Les télécartes illustrées

Il est important de bien connaître les différents types de cartes avant de commencer une collection. Voici l’ordre chronologique d’apparition des cartes…

Les précurseurs

Les précurseurs sont les 8 premières cartes illustrées imprimées à 380 exemplaires pour France Télécom. La plupart de ces télécartes fut envoyée à des décideurs et à des annonceurs potentiels. Elles représentent les tableaux de 4 artistes dont on a parlé dans TéléPuce n°5.

Ce sont encore aujourd’hui les télécartes les plus rares et elles se négocient plusieurs milliers d’euros quand il y en a une qui refait surface compte tenu de leur faible tirage.

Flip Chip Amor
Flip Chip Amor

Toffe

Toffe, de son vrai nom Christophe Jacquet, a numéroté et signé 150 exemplaires, 15 épreuves d’artiste (EA), 20 épreuves hors-commerce (HC) et 1 exemplaire déposé à la Bibliothèque Nationale. Il illustrera notamment l’une des premières cartes publiques pour un partenariat Macif Avant-Musée et la « Clé de Lune ».

Ecce homo dial
Ecce homo dial
Femme voilée marron
Femme voilée marron

Jorge Soler

Les toiles de Soler sont pleines de mystère avec de brusques lumières d’où surgissent un visage ou une main, mélange de fantastique et de réel. Il a numéroté et signé 150 exemplaires. Ces deux visuels sont une partie prise dans deux toiles originales dont il n’existe aucune reproduction, ni en affiche ni en lithographie.

Femme voilée bleue
Femme voilée bleue
Tableau électrique
Tableau électrique

Gérard Le Cloarec

Breton d’origine, il a su mesurer l’enjeu de cette aventure. Dès le début, cet artiste a pressenti qu’il allait travailler sur un support historique et que ce qui devait être dessus le serait tout autant. Il a numéroté et signé 150 exemplaires. Il illustrera également deux autres télécartes pour Citybank : Privée D248 et Privée-publique EN282.

Peintre luttant contre sa peinture
Peintre luttant contre sa peinture
Les colombes
Les colombes

Ghayas Akhras

Cet artiste a fait de nombreuses expositions, à Madrid au Musée d’Art Moderne, à Londres, en RFA, au Musée des Ursulines à Macon. Il a obtenu le 2ème prix International de la Gravure de la Biennale d’Alexandrie. Il a également numéroté et signé 150 exemplaires.

Les ruines
Les ruines

Les publiques

Les « Publiques », sont les cartes illustrées qui ont été vendues à leur valeur faciale, c’est à dire la valeur du nombre d’unités. Les cartes d’usage courant sont évidemment aussi des « publiques », mais elles n’entrent pas traditionnellement sous ce vocable mais plutôt dans celui exposé plus haut.

Cette catégorie inclut aussi quelques cartes « assimilées publiques ». Ce sont des cartes vendues en point de vente ou par correspondance à un prix légèrement plus cher que leur valeur faciale que tout le monde pouvait néanmoins acheter sans restriction.

Une carte ne fait pas consensus : « Téléphone et répondeur Philips » (Réf PhC F11). Classée comme publique par Phonecote qui mentionne qu’il y a eu une courte diffusion en bureaux de tabacs sous blister, elle a pratiquement toujours été classée en « Privée » par les autres catalogues, les marchands et les collectionneurs. C’est un débat qui anime autant que celui des partisans du « Pain au chocolat » et de la « Chocolatine » !

Les publiques, c’est la collection de tout le monde. On se lance rarement dans la collection d’une autre catégorie sans avoir une solide collection de publiques.

Elle comprend certaines cartes très rares, d’autant que leur vente au public a forcément entraîné un grand nombre de cartes jetées.

Il y a deux facteurs qui induisent la rareté d’une carte publique : le premier c’est évidemment le tirage et le second les éventuelles caractéristiques liées à la puce ou à l’impression.

Les petits tirages

La vedette de la collection est la Fitem 1988 (Réf. PhC F20). Éditée à seulement 1500 exemplaires à une période ou la collection ne battait pas son plein, il en restait déjà très peu en circulation au début des années 1990. Elle est toujours très rare aujourd’hui et dort dans un certain nombre de collections.

Parmi les autres pépites de la collection qui ne se sont pas dévalorisées : Bourges Minitel (F58) tirée à 2000 exemplaires et Dijon Gymnastique (F43) tirée à 3000 exemplaires.

Les violonistes de Metz en 120U et L’Orne (du fait qu’il y a 2 puces) font aussi partie des cartes à avoir dans une collection.

Chateauvallon
Chateauvallon

Il y a quelques autres tirages relativement faibles qui sont encore à des prix assez abordables car ils avaient commencé à être amassés par les marchands et collectionneurs.

On peut citer par exemple : Chateauvallon, Toulon câblé, Sur nos appareils vous êtes bien, Place Stanislas ou encore Oyonnax.

Ce sont des tirages de 10000 exemplaires qui sont toujours prisés des collectionneurs, d’autant que leur esthétique est vraiment agréable.

Sur nos appareils
Sur nos appareils
Toulon câblé
Toulon câblé
Place Stanislas
Place Stanislas
Oyonnax
Oyonnax

Les puces ou caractéristiques d'impression rares

Elles font aussi débat pour ce qu’il faut avoir dans sa collection et ce qui est « hors-norme ». Évidemment, c’est à chacun de déterminer ce qu’il souhaite avoir dans sa collection.

Il faut distinguer les puces et les variétés d’impression.

Les différentes puces, même rares peuvent être considérées comme des pièces primaires à collectionner. On les a vues, en général sous blister, ce qui confirme leur caractère de fabrication au sein d’une série. Schlumberger est le grand spécialiste des mélanges entre SC4, SC5 et SC7 sur un même visuel. Solaic a fait quelques mélanges SO2, SO3, mais c’est plus rare. Le phénomène est anecdotique chez Gemplus et Oberthur.

Parmi les cartes les plus célèbres recherchées, on peut citer la « Jean Gabin ». Alors que le tirage est de 3 millions en SC5 et en SC7 confondues, quelques parties de lot avec une SC4 se sont glissées dans la fabrication des 50 et 120 unités et sont très rares, mais il y en a bien d’autres (voir liste Publiques rares).

Il y a un peu plus de débats sur les caractéristiques d’impression qui sont très variées.

Dans les premières cartes produites, on trouve la « Biotherm surimpression pyjama », la « Cortot Trait noir », la « Clé de lune » avec ou sans point au verso ou encore la « Transfert d’appel rajout gris ». Les « Thomson Iso cheminée » sont aussi caractéristiques. Ces cartes ont toutes été produites en série.

Quelques visuels existent avec une version « sans signature » comme la « Folon » ou certaines « Chapelle royale ».

Les erreurs de type 50/120, c’est à dire indiquant 50 unités au recto et 120 unités au verso ou l’inverse, sont un grand classique des amateurs de raretés.

Pendant la période la plus active de la collection, la sortie d’usine de cartes défectueuses était devenue un sport très en vogue. Certaines avaient des unités, d’autres cartes étaient « muettes », mais elles arrivaient de manière très organisée au Carré Marigny, souvent par les mêmes personnes, et elles étaient ensuite revendues à prix d’or…

Ca peut donc être parfois difficile de distinguer les cartes « anormales » qui ont vraiment été produites dans des séries et vendues au public, des cartes subtilisées frauduleusement dans les usines de fabrication.

S’il semble intéressant de rechercher les « puces rares » que tout un chacun peut trouver, les « erreurs » de type sans signature et 50/120 relèvent plutôt de collections exceptionnelles.

Chacun se fera donc son idée sur le sujet pour déterminer les perles rares qu’il souhaite rechercher et intégrer à sa collection.

Les internes Télécoms

Les « internes Télécom » sont apparues en 1987 avec le centre de Pleumeur Bodou qui sera ensuite à l’initiative d’un très grand nombre de cartes relevant de la catégorie « publiques » dont certaines font partie d’une série (classée dans la page « Séries publiques »).

Elles étaient très à la mode pour les vœux commandées par les DO (Directions Opérationnelles), sigle qu’on retrouve souvent au verso des cartes. Le Ministre des PTE de l’époque : Gérard Longuet a également utilisé ce vecteur pour ses vœux. 

En 1988, plusieurs cartes ont été éditées en cours d’année. Elles ont rapidement donné lieu à des grosses spéculations et pour y couper court, France Télécom n’a plus produit de carte interne après juillet 1989, même si la 3619 Siriel de janvier 1998 est classée dans celles-ci par Phonecote.

Elles se négocient encore très cher aujourd’hui, mais quelques unes ayant fait l’objet un gros tirage sont très accessibles.

Les privées

Computerworld
Computerworld
Tél et répondeur Philips
Tél et répondeur Philips
Gordon Gin fou
Gordon Gin fou
BritAir
BritAir

Les collection de « privées » c’est une collection de luxe, comme les « internes Télécom ». Cependant, on trouve tout et n’importe quoi dans cette catégorie.

Initialement, ces cartes avaient pour objectif d’être un vrai support publicitaire en étant offertes par les entreprises à leurs bons clients, prospects ou à des personnalités importantes.

Elles ont malheureusement été assez vite dévoyées par des spéculateurs qui ont trouvé des biais pour utiliser des tirages 1000 exemplaires à leur profit. Tous les collectionneurs n’avaient pas forcément des informations très poussées à l’époque et c’est en partie pour en diffuser largement que TéléPuce avait été créé. Beaucoup d’informations diffusées dans TéléPuce ont ainsi permis de connaître la nature de la diffusion d’un certain nombre de privées, permettant, de fait, d’en évaluer la rareté réelle.

Il y a un peu plus de 620 cartes privées (les vraies avant les cartes avec retirage du BNVT). Sur toutes ces cartes, lorsque en rebalayant la liste, on en recense facilement près de 250 qui ont été produites en tout ou partie essentiellement pour alimenter le marché de la collection. Sans vouloir donner d’indications trop précises, la « production collectionneurs » a commencé aux alentours des 60 premières cartes et s’est ensuite fortement intensifiée.

Certaines sont outrageusement simples à déceler : elles n’ont même pas de marque ou de produit visible !
Les cartes de clubs ou d’associations, bien qu’étant réalisées essentiellement pour être vendues aux collectionneurs, étaient en général monnayées à des prix raisonnables.

Le problème n’était pas que certaines cartes soient produites juste pour les collectionneurs, mais que leur rareté soit artificiellement organisée pour les vendre au prix de cartes réellement distribuées gratuitement et donc naturellement difficiles à trouver.

Les vieux collectionneurs connaissent pour la plupart les rouages des cartes privées.

Certaines cartes privées, qui ont été commandées et distribuées comme de vrais objets publicitaires, sont des véritables raretés et se vendent encore aujourd’hui à des prix conséquents car elles sont présentes dans très peu de collections.

Les amateurs de privées rêvent d’avoir une HPF Lady, une ComputerWorld (j’en ai vu une passer il y a peu sur un groupe facebook) ou une Afnor pour n’en citer que quelques unes.

C’est une belle collection, mais compte tenu de nombre de cartes, elle nécessite un investissement financier conséquent (et peut-être même déraisonnable) pour acquérir la totalité des pièces.

Nec
Nec
Fraimontal
Fraimontal
CGRCR
CGRCR
Banco Exterior
Banco Exterior

Les cartes du BNVT

Les Privées-Publiques 50 ou 120 unités

L’annonce de l’ouverture du BNVT (Bureau National de Vente des Télécartes) a été faite officiellement dans la revue interne de France Télécom « Fréquence Télécom » n°46 de juin 1991 (Voir TéléPuce n°19 page 7 et n°20 page 8 & 9). Localisé à Nancy, il fonctionnait par correspondance.

Censé arrêter la spéculation sur les télécartes privées, il est probable que le BNVT a surtout été créé pour exploiter le filon de la collection.

Une chose est sûre : la mine d’or des collectionneurs a été exploitée à outrance.

Luxe de l’époque qui ne parlera pas aux plus jeunes : un service minitel 3614 TELECARTE a même été mis en ligne pour s’inscrire et commander.

Le BNVT a débuté en vendant des cartes publiques et des « Privées-Publiques ». A partir de la création du BNVT, il n’y a plus eu de tirage 1000 exemplaires pour les cartes privées. La carte commandée était systématiquement produite avec un minimum de 10000 exemplaires supplémentaires destinées à la vente au BNVT. Un bulletin mensuel (en fait le catalogue de vente) était adressé aux abonnés du BNVT. A partir de 1993 le « surtirage » passe de 10000 à 5000 exemplaires puis s’est en fait « adapté » à la collection, au bon vouloir du Bureau…

Alors que les cartes étaient vendues 40 Francs chez les buralistes (6,09 €), les cartes du BNVT étaient vendues 70 Francs sous blister « pour le service rendu aux collectionneurs ». La plupart des collectionneurs préféraient les garder neuves et c’est une manne incroyable d’unités non consommées qui a été ainsi vendue tout bénéfice.

Elles sont recensées sous la nomenclature EN par Phonecote qui en décompte 1792. La dernière date de juin 2005.

Un collectionneur qui les aurait toutes commandées aurait ainsi du débourser 125.440 Francs, soit 19.123 €. On en recense un grand nombre sur eBay aux alentours de 1 € (en général les gros surtirages du début), qu’elles soient sous blister ou non !

D’un côté, cette nouvelle production a contribué à démocratiser la collection, mais de l’autre côté, elle a enlevé le sel de la recherche des cartes privées et fait s’éparpiller de nombreux collectionneurs vers des cartes ayant un avenir très incertain alors qu’ils ne possédaient peut-être pas une Oyonnax ou une Toulon câblé dans leur collection.

Les 50 et 120 unités Privées-Publiques sont, à mon sens, les moins intéressantes de la collection. En tous cas, ce n’est pas par ça qu’il faut commencer, sauf si on fait des collections thématiques !

Les 5 unités

Les 5 unités ont été lancées en mai 1993 et fabriquées jusqu’en 2005, mais le gros de la production s’est arrêté en 1999-2000.

C’est la carte gadget, le « goodie » par excellence, mais qui coûte quand même très cher à l’annonceur.

Selon le dénombrement de Phonecote, il y en a 565 en termes de visuels recto différents sous la nomenclature GN. Reste que les versos ont parfois été intensément personnalisés et que si on doit compter les recto/verso différents, on doit être à plus du double.

C’est un peu la collection qui s’invite même si on ne veut pas la faire. En achetant des lots, on en trouve régulièrement et on arrive assez vite à en avoir quelques dizaines sans avoir vraiment cherché à en acheter.

On en trouve à tous les prix. C’est peut-être la plus « fun » des trois types de cartes du BNVT parce qu’elle était dans l’esprit des cartes privées originales.

Les 25 unités

La production des 25 unités a débuté en octobre 1997 et a cessé en décembre 2002.

Alors que les 5 unités coûtaient trop cher et permettaient seulement d’offrir un cadeau symbolique pour l’annonceur, les 25 unités sont venues combler un espace entre les 5 unités et les 50 unités, beaucoup plus chères à cause du prix des unités.

Phonecote en recense 173 sous la nomenclature HN. On les trouve de manière moins courante à la vente car les tirages étaient plus faibles. Elles sont parfois presque au prix de certaines vraies cartes privées, sans en avoir la même rareté.

Ca ne me semble pas non plus une priorité à collectionner, mais si on trouve des occasions pas cher, autant les mettre de côté pour voir quand on aura fini les autres catégories…

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